Police provinciale de l'Ontario
La Police provinciale de l'Ontario (OPP) est responsable du maintien de l'ordre dans la province de l'Ontario depuis 1909 et est le deuxième service de police du Canada. Elle compte actuellement plus de 5 800 agents en uniforme, soutenus par 2 600 employés civils et environ 600 membres auxiliaires. Ensemble, ils assurent le maintien de l'ordre dans 329 municipalités, couvrant plus d'un million de kilomètres carrés, dont plus de 130 000 kilomètres de routes et 99 000 kilomètres carrés de sentiers et de voies navigables.
La participation des policiers canadiens à des missions internationales remonte à 1989, en commençant par la GRC. L'actuel Arrangement sur la police canadienne est un partenariat entre Affaires mondiales Canada (AMC), Sécurité publique Canada et la GRC. Ces partenaires gèrent le programme qui déploie ses propres membres ainsi que d'autres partenaires policiers de tout le Canada. L'OPP a rejoint le programme en 1995 et a vu ses premiers agents déployés sur le terrain en Haïti en 1996. Depuis, plus de 100 membres de l'OPP ont été déployés sur 17 théâtres d'opérations différents dans le monde entier, notamment en Bosnie, en Palestine, en Afghanistan, au Sud-Soudan, au Cambodge, en Ukraine et devant les tribunaux pénaux de La Haye. Les officiers de l'OPP ont joué divers rôles, notamment dans le cadre d'enquêtes, de conseils en matière de police de proximité, de mentorat en matière de leadership et de formation. Les déploiements internationaux comprennent la collaboration avec les Nations Unies, l'Union européenne et certains accords bilatéraux directs entre le Canada et les pays hôtes. Certains déploiements sont armés, d'autres non.
Lorsque l'OPP a commencé ses premiers déploiements, la durée était de six mois, puis de neuf mois. Depuis 2010, la durée typique d'un déploiement est d'un an, plus la formation préalable au déploiement et le congé post-déploiement. La durée d'un an permet aux membres d'établir la confiance et les relations qui sont la clé du succès. En règle générale, un officier de l'OPP a sept ans ou plus d'expérience dans le maintien de l'ordre et participe à un processus de sélection qui peut prendre des mois ou des années entre la demande et le déploiement, en fonction des demandes et de l'adéquation entre l'ensemble des compétences de l'officier et celles recherchées pour une mission particulière. Les facteurs pris en compte peuvent être le grade, la ou les langues parlées, l'expérience antérieure et des compétences spécifiques telles que les enquêtes criminelles, les qualifications des instructeurs ou l'identification médico-légale. Une fois sélectionnés, les membres sont soumis à des évaluations physiques, psychologiques et médicales, ainsi qu'à divers vaccins, avant d'être autorisés par la GRC à participer à une formation préalable au déploiement, au cours de laquelle ils rencontrent les autres officiers canadiens avec lesquels ils seront déployés.
Comme pour tout travail loin de chez soi, la vie continue. Les agents doivent parfois prendre des dispositions pour tout, de l'entretien de la maison à la garde de l'animal de compagnie. Ils mettent en place des plans de communication afin de rester en contact régulier avec leur famille et leurs amis, ce qui est beaucoup plus facile à l'époque des téléphones portables et de l'internet qu'à l'époque des premiers déploiements, où l'accès aux lignes téléphoniques terrestres était indispensable. Ils rentrent régulièrement chez eux ou ont l'occasion de rencontrer leur famille dans d'autres lieux.
Ces officiers reviennent au bout d'un an après avoir travaillé avec des officiers de police d'autres services au Canada et dans le monde entier, tout en contribuant à apporter une perspective de police civile à l'état de droit dans le pays d'accueil. Ils apportent leur expertise policière avec un sourire canadien, travaillant souvent dans des environnements difficiles qui peuvent inclure des barrières linguistiques, des niveaux d'alphabétisation, l'assurance que les produits de première nécessité comme la nourriture et l'eau sont disponibles, des problèmes de santé tels que la malaria, le manque d'outils de police modernes comme les radios ou les ordinateurs, le travail dans des zones post-conflit politiquement sensibles et la gestion de perspectives divergentes en matière de droits de l'homme. Certains jours, la formation que nous dispensons peut consister à montrer à un groupe de policiers comment déployer et utiliser correctement une radio portable, ou à enseigner les mouvements de base en dessinant des diagrammes dans la terre et en demandant aux élèves d'utiliser des bâtons de bois pour simuler des armes à feu. La journée peut même être consacrée à s'assurer qu'il y a suffisamment de nourriture et d'eau pour les élèves afin qu'ils puissent se concentrer sur l'apprentissage. Les enquêtes prennent une perspective très différente en fonction des lois en vigueur et des normes ou pratiques acceptables dans une communauté ou une culture particulière ; la patience est de mise. L'une des formations pré-déploiement les plus importantes peut consister à s'informer sur l'endroit où l'on sera déployé et à prêter une attention particulière aux briefings du GAC, le tout combiné à ce qui est offert dans le pays à l'arrivée.
Les membres de l'OPP reviennent en ayant connu un développement personnel et professionnel, bien qu'il soit parfois difficile de faire des comparaisons directes de compétences entre certains environnements de déploiement et le maintien de l'ordre en Ontario. On dit souvent que les policiers canadiens font preuve d'un leadership bien supérieur à leur classe de grade dans leur pays d'origine. Une chose est sûre, tout le monde revient en ayant fait l'expérience de la police dans un contexte totalement différent et avec une perspective beaucoup plus large du monde dans lequel nous vivons.