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Winnipeg, MB, Canada

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Au cours de l'été 1959, j'ai été stationné au 3e escadron Sigs à Camp Gagetown (NB). J'avais 19 ans et je sortais tout juste de la formation de base et de la formation professionnelle (chauffeur, transport mécanique). J'ai reçu mes ordres pour le déploiement de la Force d'urgence des Nations Unies (FUNU) dans la bande de Gaza. En septembre, j'ai pris l'avion à bord d'un North Star bruyant et lent, avec des escales à Gander, aux Açores, à Gibraltar, à Pise et enfin à El Arish, en Égypte, près de la frontière de la bande de Gaza. De là, un transport terrestre m'a conduit à Rafah, où j'ai passé la majeure partie de mon séjour, qui a été ramené à six mois lorsque j'ai contracté une hépatite infectieuse. 

Mon séjour à Sharm-el-Sheikh a duré un mois en décembre 1960. C'était une région désolée ! Il n'avait pas plu depuis plus de vingt ans, la chaleur pouvait être insupportable (pas d'air conditionné) et nous n'avions de l'électricité que pendant la journée. Je supervisais le générateur PE 95 chargé de fournir de l'électricité pour répondre aux besoins de l'établissement des transmissions. Nous restions en contact avec le QG de Gaza par radio et par l'avion qui arrivait chaque semaine d'El Arish. C'était notre seul moyen d'approvisionnement et de rotation du personnel. Il y avait également un petit groupe d'ingénieurs du contingent canadien qui entretenaient les bâtiments — tels qu'ils étaient — et géraient une usine de dessalement d'eau pour l'eau potable.

Ce fut la plus grande expérience de ma jeune vie. Il n'y avait ni habitants ni routes dans la région. L'eau et les plages étaient intactes. Il y avait des millions de coquillages à trouver. Une famille bédouine de trois personnes et quelques chèvres sont passées par là un jour. Dieu sait de quoi ils vivaient. Il n'y avait pas un brin d'herbe à trouver. La compagnie de gardes de l'ONU faisait partie du bataillon suédois, et c'était un groupe de personnes formidables. Nous avons pu en apprendre davantage sur les habitants d'un autre pays et sur certaines de leurs coutumes. Il y avait un petit détachement au nord de Sharm, où un groupe de Suédois enregistrait et signalait les navires qui passaient par cet endroit étroit proche de l'Arabie saoudite. Sur le chemin, il y avait un puits auquel Moïse était censé s'être abreuvé lors de son voyage depuis le mont Victoria, où il avait reçu les dix commandements. Je n'y ai pas bu.

Cela semble tellement inhabité — et ça l'était — mais c'était tellement fascinant pour un jeune enfant, de pouvoir explorer une région qui avait été touchée par la guerre en 1948, mais qui n'a pratiquement pas été touchée depuis. Il y avait des cimetières, des champs de mines et aucune carte. Nous devions faire attention où nous allions. 

Je regrettais de partir, ne sachant pas que, cinq ans plus tard, je reviendrais à peu près au même endroit que j'avais quitté. Pas d'améliorations, pas d'ajouts, le même générateur à entretenir. Mais c'était un endroit tout aussi excitant à visiter à nouveau. Ce déploiement de la FUNU a pris fin en 1967, lorsqu'Israël a demandé aux Nations unies de quitter la bande de Gaza dans les quarante-huit heures.

Aujourd'hui, Sharm dispose d'un aéroport moderne où six millions et demi de personnes arrivent et repartent chaque année. Elle compte au moins vingt hôtels « cinq étoiles » destinés aux plongeurs. Elle dispose d'un centre de convention international qui a récemment accueilli trente mille personnes à l'occasion d'une conférence sur l'environnement. Plusieurs conférences mondiales s'y sont tenues.

Biographie

Je suis né en 1941 à Winnipeg, dans le Manitoba. Mon enfance m'a mené de Winnipeg à Regina, puis à Winnipeg, à Ottawa où j'ai servi deux ans dans le régiment d’infanterie les *Governor General's Foot Guards*, avant de revenir à Winnipeg où je me suis engagé dans le Corps royal canadien des transmissions et où j'ai été affecté à Kingston pour y suivre une formation de base et une formation professionnelle. En attendant la formation, j'ai été employé comme serveur au bar du mess des sergents, ce qui n'était pas un bon endroit pour un jeune homme de dix-sept ans. Ce fut une sacrée expérience.

Mes affectations m'ont amené à la base des Forces canadiennes (BFC) de Gagetown (NB) (1959–1960), à Gaza (1960–1961), à la BFC de Petawawa (1961–62), à la BFC de Shilo, au Manitoba (1962–1963), en République démocratique du Congo (RDR) (1963), à la station des Forces canadiennes (SFC) de Carp, en Ontario (1964–1965), à Gaza (1965–1966) et au 1er Escadron des transmissions (1966–1968). J'ai ensuite été transféré au Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens (RCEME) et j'ai suivi une formation de technicien de véhicules. Ce nouveau métier m'a amené de la BFC Kingston à la BFC Borden pendant six ans, puis à la BFC Winnipeg où j'ai terminé ma 20e année et obtenu ma libération. 

Après ma libération des forces armées, j'ai passé 30 ans dans le secteur des ambulances à Barrie, Richmond Hill et Toronto (ON), et j'ai pris ma retraite en 2001. J'ai adoré les deux carrières dans lesquelles j'ai eu le privilège de servir. 

À l'époque, je ne me rendais pas compte de l'importance des Nations unies dans le monde. Aujourd'hui, j'en suis conscient. J'aimerais simplement qu'elles en fassent plus.

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