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Rimouski, QC, Canada

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Résidence actuelle : Drummondville, QC, Canada

Le 3 avril 1995, j’ai été en mission avec le Groupement tactique du 2e Bataillon, Royal 22e Régiment (GT 2R22eR), cette fois, auprès des Opérations des Nations Unies pour le rétablissement de la confiance (ONURC) sur l’Opération Harmony (désignation canadienne, rotation 6). L’opération avait pour mission de remplacer la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) dans le pays, qui était plus petite et détenait donc moins de pouvoir de maintien de la paix. Conformément aux tâches prévues par l’accord de cessez-le-feu, l’ONURC devait surveiller la zone entre les lignes de déploiement militaire avancé, vérifier que les systèmes d’armes étaient bien installés selon les termes de l’accord, occuper les postes frontaliers de contrôle de la circulation désignés par l’accord et réaliser les activités de liaison pour la mise en œuvre de l’accord.

À mon arrivée, nous avons fait le transfert de responsabilités des différents postes d’observation avec le 1er Bataillon, The Royal Canadian Regiment. J’étais un jeune caporal-chef à l’époque et le poste d’observation SC-51 nous avait été confié. Le poste d’observation était surnommé la base lunaire (Moon Base), puisque nous étions sur le dessus d’une montagne du côté croate de la frontière et à 800 m de notre position, nous avions un poste d’observation croate qui servait à garder un œil sur les Serbes de l’autre côté.

Je vous fais une brève description de ce que vous pouvez voir sur la photo : de gauche à droite : premièrement, la tache noire au sol (1) est le point pour brûler nos vidanges. Puis notre douche de fortune (2) que nous avions fabriquée avec la pompe à eau du transporteur de troupe, de l’autre côté du mur de protection, c’était notre gymnase (3). Ensuite notre Bunker pour 5 soldats (4). Sur la droite nous avons notre poste d’observation avec une trappe au plancher pour aller se réfugier en cas de bombardement (5). En avant, c’était notre entrepôt de produit pétrolier (6). Isolés de tous, dans des conditions austères, nous devions descendre avec notre transporteur de troupe blindé une fois par semaine pour le ravitaillement.

Au début d’avril, la région de Krajina dont le GT 2R22eR avait hérité était calme, mais les Croates croyaient que la présence des militaires des Nations Unies dans leurs pays compliquait l’intégration de la région serbe de Krajina. Après l’annonce du gouvernement croate en début d’année de mettre fin au mandat de la FORPRONU, les tensions entre le gouvernement croate et les Serbes se sont vite accrues, jusqu’à ce que l’armée croate lance une offensive contre les forces serbes en Slavonie occidentale en mai 1995. Les Croates ont facilement défait les Serbes et ont repris possession du territoire croate, ce qui a conséquemment mis fin à la mission dans cette région.

Au début de notre rotation, nous avons vite vu les tensions entre les Serbes et les Croates augmenter dans le secteur. Les affrontements n’ont toutefois pas éclaté immédiatement et, en juillet, nous avons participé à l’ajustement des frontières du territoire que nous avions à patrouiller et surveiller. Au début du mois d’août, l’armée croate a attaqué la région de Krajina et a rapidement défait les Serbes. Le GT 2R22eR a été mis en état d’alerte élevée, mais ne pouvions pas faire grand-chose. Pour ma part, sur notre poste d’observation, nous avons vu les soldats croates monter la montagne vers nous. Il était environ une heure du matin. Étant donné que nous étions trop loin du camp principal. Personne n’a pu venir nous aider à nous sortir de cette impasse. Après plusieurs négociations, vers 9 h 30 du matin nous avons dû laisser notre poste et nous avons été escortés jusqu’à Zadar où nous avons été détenus pour 7 jours.

Le gouvernement croate, dont la permission était nécessaire pour que les soldats de l’ONURC puissent rester au pays, a demandé aux forces des Nations Unies de se retirer. Partant de Split, en Croatie, les vols se sont poursuivis jusqu’au 17 octobre 1995, date à laquelle j’ai quitté la Croatie.

Malgré l’issue de ma mission, je conserve un bon souvenir de ma participation aux opérations des forces des Nations Unies et considère cette expérience comme ayant été formatrice, captivante et profitable.

Je me souviens/honneur et devoir.

Biographie

Né à Rimouski en 1968, le Major Daniel Parenteau joint le CC 2394 des Cadets royaux de l’Armée canadienne de Drummondville en 1984, s’enrôle dans la Première réserve avec le 6e Bataillon Royal 22e Régiment le 17 décembre 1985 et transfère ensuite avec la force régulière en 1987. Il est ensuite affecté au 2e Bataillon Royal 22e Régiment où il servira comme fusilier. En 1988, il est muté au 1er Commando du Régiment Aéroporté du Canada, est déployé avec le peloton de patrouilleurs-éclaireurs en Somalie (Opération Délivrance) en 1993 et dès son retour est muté à nouveau au 2e Bataillon Royal 22e Régiment. Promu caporal-chef, il est déployé en Croatie (Opération Harmony) en 1995 pour sa première opération de maintien de la paix des Nations Unies. À son retour au Canada, il participe aux opérations nationales lors des inondations à Winnipeg en 1997 ainsi qu’à la crise du verglas à Saint-Jean-sur-Richelieu en 1998.

Le Major Parenteau est ensuite transféré comme instructeur à l’École de Leadership et des Recrues des Forces armées canadiennes où en 2000, il est promu au grade de sergent pour ensuite être muté au 3e Bataillon Royal 22e Régiment en 2001 où il fera partie de la Force opérationnelle déployée à Kaboul (Opération Athéna). À son retour à l’été 2004, il est transféré au 6e Bataillon Royal 22e Régiment où il est promu au grade d’adjudant. À l’été 2006, il retourne au 3e Bataillon Royal 22e Régiment et est déployé pour une seconde fois en Afghanistan (Opération Athéna) au sein de l’Équipe de Liaison et de Mentorat Opérationnel où il reçoit la mention élogieuse du commandant pour son leadership. À l’été 2007, il est transféré au Centre d’instruction du Secteur du Québec de la Force Terrestre et travaille sur la modernisation du cours de base d’infanterie. Il sera déployé à Chypre pour le centre de décompression des troupes avant le retour au Canada. Promu adjudant-maître en 2010, il est transféré au 2e Bataillon Royal 22e Régiment en tant que Sergent-major de compagnie. En janvier 2011, il est transféré à Ottawa au G1 de l’Armée avant d’être affecté à la Direction d’histoire et du patrimoine. D’août 2013 à novembre 2014, il retourne au 1er Bataillon Royal 22e Régiment comme Sergent-major à l’instruction. Promu adjudant-chef en décembre 2014, il devient le 28e Sergent-major régimentaire du 3e Bataillon Royal 22e Régiment. Le 10 janvier 2016, il obtient le poste de Sergent-major de la Force opérationnelle interarmées Ukraine (Opération Unifier).

En octobre 2016, il est promu capitaine et est transféré aux Fusiliers de Sherbrooke comme capitaine-adjudant. Le 14 novembre 2019, il transfère à la Première réserve au sein du 6e Bataillon Royal 22e Régiment comme commandant de compagnie A. Promu major, il commande la compagnie Commandement & Service puis devient commandant adjoint du 6e Bataillon Royal 22e Régiment, poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

Le Major Daniel Parenteau est membre de l’Ordre du Mérite Militaire, officier de l’Ordre de la Croix des Fusiliers de Sherbrooke. Il est marié à Marie Couture et a 2 extraordinaires enfants, Marjorie et Vincent.

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