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Résidence actuelle : Hasselt, Hasselt, Belgium

L'ONUST (ET AU-DELÀ)

En 30 ans de carrière militaire, j'ai effectué ma seule mission traditionnelle de maintien de la paix de l'ONU en tant qu'observateur de l'ONUST sur les hauteurs du Golan, six mois du côté israélien et du côté syrien de la frontière. 

Après une dizaine d'années dans l'armée, lorsque les autorités ont décidé de m'envoyer en mission de maintien de la paix, le système s'est soudain rendu compte que je n'étais pas un « vrai Canadien », mais plutôt un immigrant qui était encore « un sujet britannique résidant au Canada ». En conséquence, en l'espace d'une semaine, ma citoyenneté a été accélérée et payée par le gouvernement. De plus, pour devenir observateur de l'ONU, il fallait savoir conduire un « stick-shift » (véhicule à transmission manuelle) et ma seule expérience en la matière était la conduite d'un char Centurion pendant la formation de base au blindage. J'ai donc passé quelques jours dans la zone d'entraînement de Petawawa en tant que major de la 8CH pour apprendre à conduire, afin d'être observateur.

J'ai vécu une expérience mémorable au poste d'observation (PO) pendant l'un des deux jours sur quatre où j'étais responsable de toute la cuisine pour moi et mon partenaire du PO. J'ai fait rôtir un poulet entier et j'ai oublié d'enlever le sac en plastique contenant les abats. Aujourd'hui encore, un officier de l'armée italienne croit toujours que c'est ainsi que les Canadiens font rôtir les poulets ! Je pense toutefois que s'il y a une expérience sérieuse et un souvenir à retenir, c'est du côté syrien : lorsque nous nous sommes rendus au PO et que nous avons traversé des zones palestiniennes, de très jeunes garçons accompagnés de garçons plus âgés qui se tenaient par la main ont lancé des pierres sur nos véhicules - rien de grave, pas de dégâts ni de blessures, juste un signal symbolique. Mais cela m'a appris que les systèmes éducatifs peuvent être à l'origine de problèmes plus graves par la suite.

Depuis mes débuts à l'ONUST, le maintien de la paix dans le monde s'est considérablement développé, impliquant des partenaires internationaux et des autorités locales multiples et diversifiés. En tant que membre du groupe de travail de l'Alliance sur la Bosnie et les Balkans, j'ai bénéficié d'un large éventail d'expériences pratiques, notamment de divers défis opérationnels sur le terrain, ainsi que de discussions informées et instructives et d'une coopération avec des acteurs clés à Bruxelles, Vienne, Genève, Zagreb, Sarajevo, Skopje, New York et Washington. En Bosnie même, la compréhension des opérations des Nations unies, de plusieurs agences des Nations unies, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l'Union européenne, des autorités gouvernementales bosniaques, du Haut représentant international en Bosnie, du Groupe de contact bosniaque, de nombreuses organisations non gouvernementales et d'ambassadeurs nationaux itinérants, ainsi que la collaboration avec ces derniers, ont été essentielles à ma compréhension du monde complexe qu'est aujourd'hui le « maintien de la paix ».

Ces expériences m'ont également permis, pendant plusieurs années, de couché mes idées sur papier. J'ai été publié dans plusieurs éditions de la Revue de l'OTAN, dans deux éditions du trimestriel de la Défence canadienne (Canadian Defence Quarterly) et dans un livre (After Rwanda), sur des sujets liés à la Bosnie et à la coopération, la coordination et les partenariats dans les opérations de paix. Par la suite, j'ai rédigé un « Exercise Whitebook » (livre de formation sur l’exercice d’entraînement) pour le groupe des autorités suédoises. Il s'agit d'un guide pour le développement de l'éducation et de la formation civile/militaire/policière internationale, basé principalement sur mes expériences en Bosnie et au Kosovo et sur l'exercice d'entraînement suédois Viking. 

Enfin, mes réflexions sur mes expériences en matière de maintien de la paix seraient incomplètes si je ne mentionnais pas le temps que j'ai passé en tête-à-tête avec le visage du maintien de la paix des Nations unies, Kofi Annan. J'ai travaillé avec lui à six reprises. Les deux premières fois, en 1995 et 1996, j'ai fait partie d'une petite équipe de l'OTAN qui s'est rendue aux Nations unies lorsqu'il était secrétaire général adjoint au maintien de la paix, pour discuter de l'OTAN et de la mise en œuvre du plan de paix civil, ainsi que d'une autre visite concernant le plafond aérien au dessus la Bosnie par l'OTAN. Lorsqu'il a été nommé représentant spécial du secrétaire général pour l'ex-Yougoslavie en novembre 1995, mon directeur de la task force pour la Bosnie et moi étions avec lui et sa petite équipe, devant un télécopieur à Zagreb, en Croatie, pour recevoir page par page l'accord de paix de Dayton pour la Bosnie. Plus tard, lorsqu'il était secrétaire général des Nations unies en visite à l'OTAN à Bruxelles, j'ai eu l'honneur à deux reprises (1997 et 1999) de l'informer, ainsi que son équipe, au cours du petit-déjeuner, des dernières nouvelles concernant l'OTAN et la Bosnie, ainsi que des sujets de discussion prévus pour la réunion du Conseil de l'OTAN qui se tiendrait plus tard dans la journée. J'ai escorté l'équipe des Nations unies à l'OTAN et j'ai profité d'un déjeuner de maintien de la paix avec M. Annan à ces deux occasions. La sixième fois, je l'ai personnellement informé, ainsi que d'autres personnes à Dublin, lors d'une conférence des donateurs de la police des Nations Unies, sur la force multinationale spéciale de l'OTAN (police).

Biographie

En tant qu'ancien colonel de l'armée canadienne, résidant présentement en « quasi-retraite » à Hasselt, en Belgique, j'ai passé plus de 66 années de travail au cours de cinq carrières différentes. Chacune de ces carrières comportait une dimension de maintien de la paix importante et évolutive, et je reste aujourd'hui « actif dans le maintien de la paix ». 

Au cours d'une carrière militaire de 30 ans (1957–1987) en tant qu'officier du corps blindé au sein des Royal Canadian Dragoons (RCD) et du 8th Canadian Hussars (8CH), j'ai notamment participé à quatre périodes de service dans les régiments, y compris le commandement régimentaire du 8CH (1975–1977) ; neuf mois à l'école américaine des blindés à Fort Knox ; une année sur les hauteurs du Golan en tant qu'observateur militaire dans le cadre de la mission initiale des Nations unies, l'ONUST (1971–1972) ; premier officier des opérations au sein de l'équipe d'étude sur la solde du Quartier général de la défense nationale (QGDN) ; trois ans en tant que conseiller en matière de défense du Canada à la mission canadienne au siège de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Bruxelles ; Directeur et auteur d'une étude de six mois sur le développement professionnel des officiers supérieurs (1986) ; directeur du Centre d'études sur la gestion des ressources de la défense au Collège militaire royal de Kingston ; et retraité de l'armée en tant que directeur de l'état de préparation opérationnelle des forces armées au QGDN d'Ottawa en 1987. 

La vie civile a commencé par une deuxième carrière, en tant que fonctionnaire civil au sein du personnel international de l'OTAN (1987–2000). Au départ, j'étais chargé de rédiger le rapport annuel aux ministres de la défense sur la « Coordination des plans de défense de l'OTAN ». Pendant deux ans, j'ai également géré et rédigé « l’étude sur le partage des charges » de l'Alliance et son rapport de 1988 aux ministres (« Rôles, risques et responsabilités partagés au sein de l'Alliance »), ainsi que son rapport d'activité un an plus tard (1989). 

Je me suis ensuite fortement impliqué dans les efforts de l'OTAN pour soutenir la mise en œuvre du plan de paix de Dayton en Bosnie-Herzégovine. La Bosnie a constitué pour la communauté internationale une « expérience » importante en matière d'opérations de paix, en engageant de multiples partenaires à travailler ensemble dans l'intérêt de la paix. En tant que membre fondateur de la task force (groupe constitué pour mener à bien la mission) de l'OTAN sur la Bosnie (puis de la task force sur les Balkans), mon rôle était de surveiller (et d'influencer si possible) la mise en œuvre civile du plan de paix pour la Bosnie, ainsi que de suivre et de promouvoir les relations entre les militaires de l'OTAN et les autres principaux contributeurs et intervenants en Bosnie, y compris l'ONU et ses principales agences. Sur la base de cette expérience et d'autres, j'ai régulièrement présenté des exposés sur la Bosnie à divers groupes dans le cadre du programme de visites de l'OTAN, j'ai pris la parole dans le cadre du programme de conférenciers extérieurs de l'OTAN et j'ai rédigé des notes d'allocution sur la Bosnie à l'intention du secrétaire général de l'OTAN.

Au cours de ma carrière à l'OTAN, j'ai lancé et géré un « stage de coopération en matière de sécurité » à l'appui de la mise en œuvre du plan de paix ; huit stages distincts ont été organisés sur trois ans, de 1997 à 2000, chacun réunissant 45 officiers militaires bosniaques (15 de chacune des trois principales cultures) à notre école de l'OTAN à Oberammergau, en Allemagne. L'objectif était d'établir des relations au sein de l'armée bosniaque. Dans un délai très court, j'ai également mis au point un cours connexe à Oberammergau pour les hauts responsables militaires et des affaires étrangères croates, à l'appui des efforts déployés par les États-Unis pour accélérer l'adhésion de la Croatie au programme de Partenariat pour la paix de l'OTAN. Fin 1999, j'ai été nommé chef intérimaire de la nouvelle section de maintien de la paix de l'OTAN. 

Après l'OTAN, ma troisième carrière s'est déroulée au Centre Pearson pour le maintien de la paix du Canada (2000–2003), où j'ai enseigné divers aspects de la compréhension élargie du maintien de la paix, et plus tard (2005–2008) en tant qu'animateur invité pour les cours du CPMP sur le maintien de la paix à l'intention des cadres supérieurs. Dans le cadre de mes responsabilités au sein du CPMP, j'ai pris en charge en 2001 le secrétariat de la nouvelle Association internationale des centres de formation au maintien de la paix (AICMP), une initiative du Canada et du CPMP. Lorsque le CPMP a créé l'IAPTC en 1995, j'ai eu le privilège d'être l'un des vingt-deux « membres fondateurs » en participant à sa première conférence annuelle et en faisant entrer l'OTAN (et son programme de Partenariat pour la paix) parmi les membres, en tant que première organisation internationale à contribuer à l'IAPTC.

À la fin de l'année 2003 et jusqu'en 2016, j'ai mené une quatrième carrière en tant que conseiller de la nouvelle Académie Folke Bernadotte (FBA) de Suède, et ce dans trois domaines : l'utilisation de l'expérience du CPMP pour soutenir la création d'un centre suédois de maintien de la paix à la FBA, le soutien de l'intérêt et de l'implication de la Suède dans l'AICMP, et l'utilisation de l'expérience de l'OTAN en Bosnie pour la mise en œuvre du plan de paix civil et les relations entre civils, militaires et policiers en tant que directeur de la mise en œuvre civile dans les exercices de formation internationaux Viking de la Suède. 

Enfin, comme cinquième carrière, j'inclus une longue expérience avec l'AICMP susmentionné et ses objectifs fondamentaux de maintien de la paix, chevauchant les trois « carrières civiles » susmentionnées (OTAN, CPMP et FBA), et commençant avec sa fondation en 1995 et 28 ans plus tard jusqu'à aujourd'hui. Veuillez consulter l'article distinct sur l'AICMP (IAPTC, International Association of Peacekeeping Training Centres) dans cette anthologie pour plus de détails sur cette initiative canadienne de maintien de la paix qui est très importante et de plus extrêmement appréciée par les Nations unies et de nombreux pays et organisations aujourd'hui.

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Les missions suivantes sont présentées par les Casques bleus dans leurs anecdotes personnelles de l'Anthologie.