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Résidence actuelle : Vancouver, BC, Canada

En août 2003, la guerre civile brutale qui a duré 19 ans au Libéria s’est officiellement terminée par un accord de paix global. À la suite de la résolution 1497 (2003) du Conseil de sécurité, une force de stabilisation a été déployée, connue sous le nom de Mission des Nations unies au Liberia (MINUL). Le pays était en ruines, avec peu d’infrastructures fonctionnelles, aucun gouvernement opérationnel et un effondrement complet de la loi et de l’ordre. Près de 250 000 libériens sont morts depuis le début des années 1990. Pire encore, une génération des meilleurs et des plus brillants éléments de la nation avait fui, soit comme réfugiés dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, ou aux États-Unis. La MINUL a du faire face à plusieurs tâches majeures. Lors de son effectif plus intense, jusqu’à 15 000 militaires et plus de 1 100 policiers, ainsi que jusqu’à 700 civils, ont assuré la sécurité, contribué à panser les plaies du conflit, préparé les élections et soutenu le nouveau gouvernement. 

Depuis le milieu des années 90, le Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies a reconnu l’importance de développer de solides politiques de communication et de sensibilisation de la société civile, en utilisant les bureaux d’information publique des missions, pour atteindre les communautés touchées par le conflit. L’objectif était d’utiliser des méthodes de communication modernes pour empêcher la mauvaise propagande, favoriser la réconciliation et fournir des messages unificateurs destinés aux anciens combattants et aux jeunes. Dès le début, la direction de la MINUL a donné la priorité aux messages promouvant la paix et la réconciliation et encourageant un rôle politique fort pour les femmes dans le nouveau Libéria, qui, après l’élection de 2005, a été dirigé par la première femme présidente démocratiquement élue en Afrique, soit Ellen Johnson Sirleaf. 

La MINUL en 2003 a été l’une des premières missions où, dès sa création, une politique d’engagement social et de sensibilisation a été rapidement mise en œuvre en utilisant un certain nombre de canaux de communication. La clé de son succès a été la radio de la MINUL. Dirigée par un radiodiffuseur ghanéen chevronné et une petite équipe de gestionnaires internationaux, elle était composée principalement de jeunes libériens. Elle a touché la majeure partie de la population libérienne avec un mélange éclectique de musique, de nouvelles et de messages encourageant la paix et réduisant la culture de la guerre.

Le Libéria a une forte tradition orale d’engagement communautaire et, au début du déploiement de la MINUL, le bureau d’information publique a mis en place une section de sensibilisation communautaire. Dirigée par un nigérien, et composée principalement d’un groupe de jeunes libériens talentueux, la section de sensibilisation devient un mouvement véritablement dynamique. Des graphistes, des photographes, des musiciens et un comédien comique, connu sous le nom de Boutini, qui mêlait les messages sérieux de la MINUL à ses blagues, se sont associés pour présenter de nombreux événements mémorables à un public enthousiaste ! Le match de championnat international de football pour amputés entre le Libéria et la Sierra Leone a été aussi rapide que n’importe quel match du football européen ou classement Premier League. La journée annuelle des soldats de la paix, au cours de laquelle plusieurs centaines de lycéens de Monrovia ont assisté à une journée portes ouvertes au siège de la MINUL, a donné lieu à des demandes de jeunes femmes en faveur d’une unité de police libérienne constituée entièrement de femmes, à l’exemple de la FPU indienne de la MINUL. Les 16 jours d’activisme contre la violence sexuelle et sexiste, organisés chaque année par les Nations unies, ont encouragé tous les jeunes libériens à lutter ensemble contre ce fléau pour un monde inclusif. C’était particulièrement important après un conflit qui avait vu une épidémie de violence sexuelle et sexiste.

Mais l’événement de sensibilisation de la MINUL le plus populaire a été, de loin, le concours national annuel de talents intitulé « La recherche pour une étoile au dessous de 20 est née » La récompense la plus convoitée chaque année était un contrat d’enregistrement avec un producteur de disques libérien bien connu. Pour les premiers tours de chaque concours, l’UNMIL PIO a travaillé en étroite collaboration avec ses collègues militaires pour identifier les meilleurs talents régionaux. D’autres candidats venaient de Monrovia et, dans certains cas, s’étaient déjà présentés ailleurs, notamment à la radio de l’UNMIL. L’excitation était grande à partir de Harper, dans le sud-est, jusqu’à Voinjama, dans le nord-ouest du pays. Les artistes et le jeune public ont adopté avec enthousiasme les messages de paix et de réconciliation de la MINUL. Les instruments ont été polis. Les amplificateurs de la MINUL ont été empruntés et de jeunes libériens talentueux se sont entraînés jusqu’à en perdre la voix.

La nuit de la finale annuelle de « Une étoile est née », qui s’est tenue à Monrovia, a été une affaire scintillante. Le bruit populaire indique que c’est l’un des événements incontournables de l’année. La présidente Ellen Johnson Sirleaf et le représentant spécial des Nations unies étaient présents et ont remis les prix. Certains des lauréats, notamment Moses Swaray, ont non seulement connu le succès dans toute l’Afrique de l’Ouest, mais ont également contribué à améliorer les attitudes envers la population albinos du Libéria. Dans son discours sur l’état de la nation de 2009, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a cité l’événement annuel « Une étoile est née » de la MINUL comme un exemple de la manière dont l’ONU contribuait à l’épanouissement de la jeunesse libérienne.

La MINUL a quitté le Libéria en 2018. Pendant 15 ans, elle a été l’une des missions les plus réussies de l’ONU. La mission a toujours été populaire auprès des libériens, mais elle bénéficiait également d’un large soutien politique international, d’un leadership militaire et d’un effort civil très fort et d’une coopération et d’une camaraderie passionnée entre collègues militaires et civils.

Biographie

George Somerwill a grandi et a fait ses études en Grande-Bretagne et en Afrique. Il est diplômé de l’Université du Cap en Afrique du Sud depuis 1973, il a travaillé comme journaliste à Londres pour le service africain de la société BBC. Immigrant au Canada en 1976, George est entré au service de la société Radio Canada où il a travaillé pendant 13 ans aux émissions : As It Happens, CBC Paris et CBC Radio News. 

Après une année en tant que spécialiste des communications pour ce qui s’appelait alors l’Agence canadienne de développement international (ACDI), ensuite George s‘engage à l’Agence CARE Canada en 1991, basé au Zimbabwe de Robert Mugabe. Plus tard, basé à Nairobi, il a fréquemment escorté des journalistes en Somalie et en Angola. La Somalie était alors dominée par un seigneur de la guerre, l’autoproclamé «  général » Aidid, tandis que l’Angola était en proie à une guerre civile sanglante mais sans issue, datant de la guerre froide.

En 1994, alors que la région des Grands Lacs africains commençait à sombrer dans un chaos génocidaire, George s’est retrouvé à soutenir les activités de CARE au Burundi et en RDC. La population rwandaise était en mouvement. La majorité hutue se retourne contre la minorité tutsie et ses alliés hutus modérés. Des centaines de milliers de personnes sont assassinées dans tout le pays. La bande-son de ce génocide est constituée par les émissions de radio racistes diffusées par la Radio Mille Collines, détenue et exploitée par les Hutus. Jour et nuit, dans une grande partie de la région, les nationalistes hutus exhortaient leurs compatriotes à « tuer les coquerelles [tutsis] ». Une armée dirigée par des Tutsis, désireuse de se venger, avance, et finit par réussir, sur Kigali. Alors que les génocidaires hutus et leurs familles fuyaient l’armée qui avançait vers l’est du Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo - RDC). George a aidé CARE à maintenir l’attention des médias mondiaux et des donateurs sur cette catastrophe humanitaire. 

George a travaillé dans la programmation d’urgence avec CARE en Angola à partir de la fin 1994 jusqu’à 1996. En mars de cette année-là, il a été recruté par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (DPKO) pour rejoindre l’UNAVEM III, la mission de vérification des Nations Unies en Angola. Il a géré deux zones de cantonnement (QA) de démobilisation en tant qu’officier technique de démobilisation et de réintégration. L’une, Ntuco, était proche de la frontière du Zaïre (aujourd’hui RDC) et l’autre se trouvait dans le sud de l’Angola, à Licua, près de la frontière namibienne. Chaque QA était composée de civils de l’ONU, d’un petit contingent militaire de l’ONU pour la sécurité et de jusqu’à 5 000 combattants de l’UNITA, l’union national pour l’indépendance totale de l’Angola, qui étaient accompagnés de leurs familles. 

En 1998, alors qu’il occupait un poste humanitaire au sein du Programme des Nations Unies pour le Pétrole et les Aliments (OFFP) dans l’Irak de Saddam Hussein, George a été invité à devenir le porte-parole de Bagdad et le responsable de l’information publique pour l’OFFP. Ces trois années ont été difficiles, notamment en raison du grand intérêt des médias pour l’histoire de l’Irak. Tenter de traiter avec les médias du monde entier alors que le Conseil de sécurité était irréparablement divisé sur la manière de traiter l’Irak signifiait que le porte-parole de Bagdad, soutenu par New York, a dû marché sur une corde raide entre des intérêts politiques puissants et opposés.

Au début de l’année 2002, alors que les réfugiés afghans affluent au Pakistan à la suite des événements du 11 septembre, George occupe un poste de communication au sein de l’UNICEF Pakistan. Au milieu de l’année 2003, il est retourné aux opérations de paix des Nations unies et à la Corne de l’Afrique, pour servir dans la Mission des Nations unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) en tant que chef adjoint de l’information sur la paix, basé à Addis-Ababa. À partir de la fin 2004 jusqu’à 2007, alors que l’ONU s’efforçait de réunir les parties belligérantes du Nord et du Sud-Soudan, George a rejoint la toute jeune mission de maintien de la paix de l’ONU basée à Khartoum pour mettre en place une unité d’information publique (communications) pour la mission de l’ONU au Soudan (MINUS). 

George a terminé sa carrière au sein de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), où il a occupé le poste de chef des communications de 2007 à 2011. En 2003, l’ONU avait mis fin à quatorze années de conflit civil brutal. En janvier 2006, Ellen Johnson Sirleaf est devenue la première femme présidente démocratiquement élue en Afrique, ce qui a permis à la MINUL d’être largement acceptée dans le pays et au sein de la communauté internationale. Soutenue par le Conseil de sécurité des Nations unies et par une mission de maintien de la paix réussie, la présidente Johnson Sirleaf a dirigé le Libéria jusqu’en janvier 2018.

George Somerwill a continué à offrir son conseil jusqu’en 2016, au sein d’une équipe de l’Initiative mondiale pour les opérations de paix qui formait des officiers militaires asiatiques de niveau intermédiaire pour devenir des commandants de contingents de l’ONU. Il est actuellement président sortant du conseil d’administration de Vancouver de l’Association des Nations Unies au Canada (ANUC) et vice-président du conseil d’administration de MOSAIC, une organisation de services aux immigrants basée à Vancouver. 

George Somerwill est titulaire d’une maîtrise en reconstruction et développement post-conflit de l’Université de York (Royaume-Uni).

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