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Lancashire, United Kingdom

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Résidence actuelle : North Vancouver, BC, Canada

À 0500 heures ; le soleil se levait à peine alors que j’attendais, dans la fraîcheur matinale, le breffage de la patrouille avant de m’aventurer « hors des barbelés ». J’étais en Afghanistan. J’y resterai près d’un an. Pendant la première partie de mon affectation, j’étais rattaché à une équipe de liaison et de mendorat opérationnel de la police (ELMOP) américaine, soit (POMLT), Police Operational Mentor Liaison Team. Cette équipe faisait partie de la brigade Raider du Camp Nathan Smith avant d’être transférée à Panjwa’i, et une ELMOP canadienne pour les six derniers mois. Originaire du Royaume-Uni, j’étais un « homme à thé », pas un aficionado du café, mais la tasse de café instantané Nescafe 3-en-1 que je tenais à la main se prêtait à une vision plus contemplative de ce qui nous attendait une fois que nous aurions quitté la sécurité des portes du fort. 

Le lever du soleil, ce jour-là était saisissant, une vague de rouge profond contre un ciel clair qui s’éveillait. Pour être honnête, je ne pense pas avoir vu un seul nuage dans le ciel pendant des mois. Chaque pays a sa propre beauté et l’Afghanistan, bien qu’un peu appauvri et en proie à un terrible conflit, a certainement offert un spectacle magnifique ce matin-là.

Ayant servi dans les forces britanniques et canadiennes, avant d’être officier de la GRC, les missions à l’étranger ne m’étaient pas étrangères. La mission en Afghanistan à laquelle j’ai participé ne faisait pas partie d’une mission de l’ONU, ni (techniquement) d’une mission de maintien de la paix, mais les éléments étaient les mêmes : aider le gouvernement afghan à sortir du conflit et de la méfiance engendrés par des années d’occupation et de perturbations. Il s’agissait en grande partie de prouver aux afghans qu’un service de police était là pour servir et protéger les citoyens, et non pour être un instrument de l’État destiné à contrôler la population. Mon rôle particulier consistait à agir comme conseiller expérimenté pour la police nationale afghane (PNA) sur le terrain, une fois qu’elle avait terminé sa « formation de base ». Je me souviendrai toujours de l’un de mes policiers afghans qui m’a dit : « Nous aimons les Canadiens, vous ne vous contentez pas de nous former, vous marchez (en dehors des barbelés) avec nous ». 

La situation en Afghanistan était, et est toujours, très complexe. Le conflit actuel et son histoire ont fait l’objet d’un long article, je n’aborderai donc pas les aspects historiques et politiques en profondeur. Cependant, ce que j’ai remarqué lors de mon déploiement, c’est la loyauté et l’acceptation féroces des afghans, qui souhaitaient un meilleur avenir pour leur pays et leurs enfants. Une fois que vous avez gagné leur confiance, ils sont les meilleures personnes avec qui travailler. Malheureusement, certains afghans n’acceptaient pas la mission occidentale et se faisaient passer pour des stagiaires de la PNA, dans le seul but de perturber le processus de formation et de tuer des recrues et des formateurs. Je connaissais bien ces problèmes, ayant participé à la mission de formation de la police irakienne plusieurs années auparavant. C’était une vie sur le fil du rasoir, chaque jour étant constamment en alerte pour détecter les signes de menaces, non seulement des problèmes normaux posés par une mission opérationnelle en Afghanistan, mais aussi les menaces au sein de l’unité afghane avec laquelle vous travailliez. 

L’affectation a été un défi, une dichotomie entre la culture et les croyances occidentales et celles des afghans. Le bien et le mal sont simples et acceptés par toutes les cultures et tous les pays. C’est l’interprétation qu’en font les individus et les États dans leur propre intérêt qui suscite la méfiance et la confusion, mais pour citer l’opéra de Gilbert et Sullivan, « le sort d’un policier n’est pas joyeux ».

Lorsque je repense à la mission, deux choses me viennent à l’esprit : Les enfants afghans, vieux et sages au-delà de leur âge, mais qui ne bénéficient pas des privilèges accordés à leurs homologues au Canada ; et les femmes afghanes, fortes et résistantes, mais qui ne bénéficient pas de la protection accordée à leurs consœurs canadiennes en vertu de la Charte des droits. Essayer d’amener ce champ de jeu équitable en Afghanistan a été un défi, par contre fut un travail très important.

Nous avons bien travaillé, Canada !

Biographie

Né dans le Lancashire au Royaume-Uni. A servi dans l’armée britannique et a immigré au Canada en 1983. Il a servi dans les Forces canadiennes avant de rejoindre la GRC. Il est actuellement membre de la GRC, avec 32 ans de service opérationnel, à Surrey, Sea to Sky et North Vancouver, où il est sergent d’intervention. Il a fait partie des équipes de sécurité nationale pendant la crise du 11 septembre et a participé à deux missions à l’étranger : la formation de la police irakienne en 2005–2006 (il a reçu la certification d’instructeur international), et une mission opérationnelle de dix mois en Afghanistan. Il est instructeur en équipe tactique, instructeur en recours à la force, instructeur en sécurité publique et policière, instructeur en armes à feu, instructeur en communications tactiques/intervention non violente en cas de crise, instructeur dans la manière d’utiliser l’arme à impulsion (AI) Taser, nom déposé du pistolet et instructeur en intervention initiale en cas d’incident critique et commandant de l’équipe du groupe de soutien tactique du Lower Mainland. Il a été président du North Shore Vétérans Council Canada pendant quatre ans. Il vit et travaille actuellement à North Vancouver, en Colombie-Britannique.

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