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Résidence actuelle : Orléans, ON, Canada

Mon expérience dans les opérations de maintien de la paix est sans doute variée. À partir du début de ma carrière avec la mission à Chypre en 1974, notamment une année charnière, avec le coup d’état suivi de l’invasion par les forces turques qui a divisé l’île et lui donne sa disposition actuelle. J’ai aussi participé à une mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au Kosovo en 1998-99. Une mission particulière pour cette organisation qui a précédé l’intervention de l’OTAN au Kosovo. J’aurais pu même me servir de mon expérience comme fonctionnaire onusien à la suite de ma retraite de l’Armée canadienne, ou j’ai servi en Afrique en particulier en République démocratique du Congo en 2009 et en Guinée Conakry 2012-13. Des expériences remplis de leçons. Toutefois, j’ai choisi de partager avec vous mes expériences à Chypre en 1974. Mon but étant, de présenter la contribution canadienne, qui à mon avis, a grandement contré les objectifs stratégiques des forces turques et du coup, ce qui a probablement épargnée plusieurs milliers de vies. 

Contexte, Coup d’État

La pression a explosé en juillet 1974. Des Chypriotes grecs ont mené un coup d’État pour enfin unir Chypre à la Grèce. La Turquie, était contre et est rapidement intervenue avec force.

L’invasion turque

Le 20 juillet 1974, 40 000 soldats turcs ont commencé à envahir Chypre. La Turquie a déclaré ne vouloir que rétablir la situation et protéger la population minoritaire turque. Les Canadiens et les autres soldats des Nations Unies se sont soudainement retrouvés au beau milieu d’une zone de guerre.

Les forces onusiennes incluant le contingent canadien basé sur des éléments du Régiment Aéroporté, étaient entourés des nombreuses situations périlleuses. Lors d’un combat à proximité de l’aéroport de Nicosie, les Canadiens ont négocié un cessez-le-feu local. Les forces grecques et turques ont accepté de se retirer de la zone. Nos Casques bleus ont ensuite occupé l’aéroport, mais la menace des Turcs était toujours présente. Les militaires canadiens ne disposaient que de quelques armes antichars et des mitrailleuses lourdes. Avec astuce, ils se déplaçaient d’une place à l’autre autour de l’aéroport sous le couvert de la nuit, pour faire croire qu’ils étaient plus nombreux à défendre le lieu. La stratégie a porté ses fruits ! Nos Casques bleus ont gardé un lieu stratégique.

Le combat ouvert a fait rage à Chypre durant plusieurs semaines de l’été 1974. Durant ces combats, trois Casques bleus canadiens ont été tués et 17 autres ont été blessés. Les Canadiens ont aussi su prouver leur grand courage. Le 23 juillet 1974, des membres de nos troupes se sont retrouvés sous le feu des armes lors d’une patrouille. Plusieurs soldats ont été touchés, dont l’officier, le capitaine Blaquière qui menait la patrouille. Le soldat Joseph Plouffe s’est précipité pour prodiguer les premiers soins au capitaine Blaquière, mais il fut touché à son tour. Des tirs de mitrailleuses menaçaient la vie de ces deux Canadiens blessés. Cependant, le capitaine Forand organisa l’évacuation des blessés et le caporal Joseph Whelan, les soldats Joseph Belley et Joseph Pelletier ont bravé les balles pour les sauver. Plusieurs médailles de bravoure furent méritées lors de cette action.

Alors que les affrontements se poursuivaient à Chypre, une solution diplomatique était recherchée. Une série de cessez-le-feu ont été négociés et les pourparlers formels pour la paix ont commencé. Enfin, un plan pour diviser l’île en deux territoires a été mis en œuvre. Une zone tampon d’une longueur de 180 km allant de la cote est à la cote ouest, et traversant Nicosie, a été créée. Cette zone fut nommée la ligne verte. C’était une zone démilitarisée avec les forces turques au nord et les forces grecques au sud. La solution n’était pas parfaite, mais elle a mis un terme à la guerre ouverte. 

Cette approche a cependant été adoptée au détriment des citoyens de l’île. Plusieurs Chypriotes grecs et turcs sont devenus des réfugiés dans leur propre pays, car ils ont dû être déportés en raison de la division de l’île. Le seul endroit ou la ligne verte demeura au même endroit qu’avant les événements de 1974 fut le secteur canadien dans la vielle ville de Nicosie.

Il y a plusieurs leçons a tirées des événements de 1974 mais celle qui à mon avis doit être souligné : est le courage, la détermination et la résilience démontré par nos soldats canadiens. En absence d’un mandat précis du Conseil de Sécurité et guidé par un leadership exemplaire à tous les niveaux et par leurs actions courageuses, ils ont certainement évité des pertes en vie humaine et ont réussi à stabiliser la situation. Ces actions, en particulier la défense le l’aéroport internationale de Nicosie et de la ligne verte à l’intérieur des murs de la vielle ville de Nicosie ont eu un impact au niveau stratégique. Ces actes ne furent pas nécessairement reconnus en 1974 mais nous avons tous un devoir de mémoire de rappeler à tous les canadiennes et canadiens les actes de bravoure de nos soldats et leur contribution à la paix et sécurité dans le monde.

Biographie

Le lieutenant-général Marc Caron (ret) se joint aux Forces canadiennes en octobre 1971.

Il a occupé les postes de commandant suivants. Il a servi au sein du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment, de 1972 à 1974 comme comandant de peloton, au 1e Commando du Régiment Aéroporté de 1974 1976 comme commandant de peloton de parachutistes et du peloton de reconnaissance du régiment et adjoint de compagnie, ensuite au 1e bataillon du Royal 22e Régiment de 1976 à 1978 comme commandant de peloton mécanisé et adjoint au peloton de mortier ensuite avec le « Royal Welch Fusiliers, » en tant qu’officier d’échange de 1978 à 1981, dans les postes d’assistant-adjudant et commandant du peloton anti-char, le premier à être équipé du système MILAN au 1e Corps Britannique. Il a commandé les compagnies B et celle du Service au 3e bataillon de 1982 à 1984. Il a commandé le 3e Bataillon de 1988 à 1990, le Secteur du Québec de la Force terrestre maintenant la 2e Division de 2000 à 2003, et finalement Commandant de l’armée de 2003 à 2006.

Il a gradué des établissements de formation suivants : le « Royal Military College of Science » au Royaume-Uni en 1981, le collège d’état-major de commandement et d’état-major de l’armée canadienne en 1982, le Collège des Forces armées canadiennes à Toronto en 1985 et le « US Army War College » à Carlisle, Pennsylvanie en 1994.

Il fut engagé dans les opérations suivantes : 

  • À Chypre d’avril à décembre 1974 lors de l’invasion par les forces turques, avec le Régiment Aéroporté ;
  • Appui aux olympiques de 1976 à Montréal ;
  • Chef d’état-major de l’opération Salon lors de événements d’Oka en 1990 ; et
  • Au Kosovo d’octobre 1998 à juin 1999 comme Chef d’état-Major de l’opération de vérification du Kosovo (KVM) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Il a occupé plusieurs postes d’état-major importants, dont celui de Chef des opérations, au Commandement de la Force terrestre de 1990 à 1993 et de Chef d’état-major adjoint de l’Armée de terre (2003 à 2004). Durant cette période, il a également assumé le poste de Commandant de l’armée canadienne par intérim (2003–2005) puis Commandant de l’armée canadienne de (2005–2006).

Il prend sa retraite en février 2007 après 35 années de loyaux services à son pays.

Depuis son départ, il a entrepris une seconde carrière comme fonctionnaire international. Sa première affectation, d’avril à novembre 2008, fut à titre de conseiller principal en Réforme du secteur de la sécurité auprès du Représentant spécial du Secrétaire général de la Mission de l’organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO).

De novembre 2009 à mai 2011, il a joint « l’International Security Sector Advisory Team » du Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF), établi à Genève. Il y a assumé le rôle de conseiller sur les projets de réforme du secteur de sécurité de plusieurs programmes nationaux et d’organisations internationales et régionales, surtout en Afrique. Il demeure impliqué avec cette organisation jusqu’en 2019.

En 2012–2013 à Conakry, en Guinée, il est conseiller stratégique en matière de politique et de stratégie pour le président de la Guinée Conakry, Alpha Condé, nomination qu’il avait reçue du Secrétaire général de l’ONU.

Il fut impliqué avec les Forces armées canadiennes en tant que mentor sénior avec le Programme de Sécurité Nationale au Collège des forces canadiennes à Toronto pour les années académique 2019–2020.

Outre la pratique d’activités sportives comme le hockey, le ski, la course et le camping, ses priorités demeurent sa famille, en particulier ses huit petits-enfants et la famille régimentaire.

Il devient le 16e Colonel du Royal 22e Régiment le 13 juillet 2019 jusqu’au 14 juillet 2022.

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Les missions suivantes sont présentées par les Casques bleus dans leurs anecdotes personnelles de l'Anthologie.