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Résidence actuelle : Calgary, AB, Canada

Parler pour échapper à des confrontations armées et à des descentes de police au Congo et bondir pour échapper à un véhicule qui tentait de m'écraser au Soudan sont des expériences nostalgiques. Ces événements pâlissent en termes de gravité et d'échelle face à des problèmes notables en RDC qui méritent une réflexion analytique. 

Les champions du maintien de la paix citent des succès dans des pays tels que la Bosnie-Herzégovine (BiH), le Cambodge, le Salvador, le Guatemala, le Mozambique, la Namibie et le Tadjikistan, ainsi que la Côte d'Ivoire, le Libéria et le Soudan, mais ils expliquent rarement leur raisonnement. Les détracteurs du maintien de la paix citent les échecs à Chypre, en République démocratique du Congo (RDC) et dans tout le Moyen-Orient, en soulignant des problèmes tels que la corruption du pays d'accueil, une volonté politique insuffisante, l'inefficacité institutionnalisée et le libre-service, qui sont autant de symptômes de problèmes systémiques. Pourtant, aucun des deux points de vue n'évalue les problèmes fondamentaux qui déterminent les résultats des missions, et tous deux négligent une règle de géopolitique : « au pays de la diplomatie, le contexte est roi  ». Afin d'éclairer les futures opérations de paix, l'analyse diagnostique suivante de la RDC identifie les impacts et les contraintes de deux questions fondamentales qui façonnent le contexte : le droit et la politique. Ils deviennent encore plus clairs lorsqu'on compare la RDC à la Bosnie-Herzégovine et au Soudan. 

Sur le plan juridique, les organisations internationales (OI) fondées sur des traités, telles que l'Union africaine (UA), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l'Autorité gouvernementale internationale pour le développement (IGAD), l'OHR et les Nations unies, n'exercent leurs pouvoirs que dans la mesure où ils sont délégués ou sous-entendus par les États membres. Sur le plan de la procédure, la Charte des Nations unies énonce son objet et son but : « ...maintenir la paix et la sécurité internationales...  ». La Charte ne précise pas « comment » la paix et la sécurité doivent être acquises et maintenues, à l'exception des « décisions contraignantes » du Conseil de sécurité au titre du chapitre VII. Le préambule et le dispositif des résolutions du Conseil prévoient des programmes et des pratiques visant à permettre aux parties au différend de conclure et de maintenir la paix. Les organes et agences de l'ONU et les organisations humanitaires déduisent des résolutions des orientations opérationnelles et s'engagent à fournir le « comment » dans la mesure du possible. Cependant, ces organes ne font que permettre aux principales parties au différend de régler ce différend. Interpréter ce processus comme une obligation pour les Nations unies et autres de garantir la paix et la sécurité internationales comme un fait accompli n'a aucun fondement, que ce soit sur le plan juridique ou politique. En tant que facilitateurs des opérations de paix, ces organes collaborent de manière itérative avec les parties aux différends, mais les parties elles-mêmes conservent, à première vue, la responsabilité d'établir les conditions-cadres dans lesquelles les opérations de paix facilitatrices peuvent être couronnées de succès.

Dans les limites des traités, du droit institutionnel international et de la realpolitik fondée sur les faits, les accords de paix de Dayton (1995) ont permis à l'OHR de faciliter leur mise en œuvre en Bosnie-Herzégovine, avec l'appui du Conseil de mise en œuvre de la paix, composé de 55 États. L'IGAD a assuré avec succès la médiation de l'accord de paix global (2005) entre les parties au conflit au Soudan. 

Les différends en RDC ont été réglés par plusieurs accords de paix (cessez-le-feu de Lusaka (1999), Sun City (2002), Pretoria (2002), Luanda (2002) et Global and Inclusive (2002)). Ces accords ont été conclus avec l'aide de l'UA et de la CIRGL. Cependant, le contexte a saboté la paix durable. Le contexte comprenait (i) des milices régionales ethniques/claniques mécontentes exclues des processus de paix ; (ii) une réforme inadéquate du secteur de la sécurité en RDC permettant à des factions militaires dissidentes d'obtenir le statut d'autres groupes armés ; (iii) des incursions armées par des États voisins à travers des frontières non défendues/pouvant être défendues pour promouvoir des agendas politiques ethniques et régionaux à l'intérieur de la RDC pendant ses premières années de stabilisation ; (iv) l'exploitation rampante des ressources naturelles de la RDC par des États tiers ; (v) la lassitude des bailleurs de fonds internationaux. L'analyse diagnostique suggère que le contexte d'anarchie sociopolitique régionale a saboté le règlement durable des différends centrés sur la RDC. L'analyse normative suggère que le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda doivent respecter la souveraineté des frontières de la RDC et mettre en œuvre des réformes efficaces du secteur de la sécurité. 

Sur le plan politique, trois centres de gravité doivent exister pour que les opérations de paix soient couronnées de succès. Le premier est la possession par les parties au conflit d'une volonté authentique d'invoquer une paix durable, qu'elle provienne de la lassitude de la guerre ou de l'opportunisme politique. Cet élément subjectif renforce symbiotiquement l'élément objectif d'un accord de paix (provisoirement) négocié. Deuxièmement, la population du pays hôte — gouvernants et gouvernés — est convaincue que les OI disposent de capacités suffisantes pour permettre aux parties au conflit et à la société civile du pays hôte de maintenir la paix. Troisièmement, les OI sont convaincues que leur capacité à faire de même est suffisante. Ensemble, les deuxième et troisième centres de gravité synthétisent une confiance mutuellement inclusive. Les conditions préalables à cette dernière sont (i) la pleine compréhension par les OI des normes socioculturelles du pays hôte ; (ii) la compréhension réaliste par le pays hôte des capacités des OI.

En résumé, le succès futur des opérations de paix repose sur l'appréciation de trois questions. Premièrement, l'abus de pouvoir souverain et les réformes négligées au sein des États adjacents et régionaux ont élevé la crise de la RDC au rang de problème suprarégional, voire mondial. Les OI manquent de ressources juridiques et politiques pour combler de tels vides de pouvoir à grande échelle. Si elles ne sont pas réglées, les questions qui en découlent graviteront au-delà, à savoir l'actuelle migration illégale des États africains vers les États européens. Deuxièmement, de tels abus, s'ils se répètent, rendront les situations d'urgence complexes encore plus insolubles et augmenteront la demande de moyens pacifiques limités pour les régler. Cela invite à recourir à des « contre-mesures utilisant la force létale pour rétablir le statu quo », ce qui conduit à une tragédie humanitaire mais pas à des actes internationalement répréhensibles. Troisièmement, les OI, les agences et les partenaires de mise en œuvre doivent intégrer une cohérence totale des normes sociopolitiques locales dans la planification, l'évaluation des risques et l'exécution des opérations de paix, faute de quoi la mission est vouée à l'échec.

Biographie

L'expérience d'Howard dans le domaine du maintien de la paix a commencé plus tard dans sa vie. Elle a succédé à vingt-cinq ans d'exercice de la profession d'expert-comptable à Calgary et à dix-sept ans d'activité en tant qu'officier du King's Own Calgary Regiment (Corps blindé royal canadien), Première réserve des Forces armées canadiennes. 

Tout a commencé en 1999, avec une invitation à participer au cours d'observateur militaire des Nations unies au Centre de formation pour le soutien de la paix, à Kingston. En 2000, une offre a suivi pour être l'un des deux premiers à être déployés dans le cadre de l'OPERATION CROCODILE. Cette opération orchestre les déploiements du Canada dans le cadre de la mission de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (MONUC). La MONUC et ses successeurs font partie du répertoire des opérations de paix les plus importantes de l'ONU en vertu des résolutions du chapitre VII du Conseil de sécurité. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés qualifie la situation de la RDC d'« urgence complexe ». Nommé chef adjoint de la planification alors qu'il était basé à Kinshasa, il a dû effectuer des reconnaissances dans tout le pays et planifier le déploiement initial de bataillons et d'observateurs militaires en provenance, par exemple, de l'Inde, du Népal et du Pakistan. 

À son retour de RDC, le Quartier général de la Défense nationale, à Ottawa, lui a adressé une demande à court terme pour qu'il occupe le poste d'officier de liaison pour le théâtre des Balkans, J-3 Opérations internationales (Tim Grant, chef d'état-major), immédiatement après le 11 septembre. Cela lui a permis de mieux comprendre les opérations de maintien de la paix de l'OTAN et le processus de planification opérationnelle concernant l'opération Apollo. 

En 2001, la formation à la coopération civilo-militaire a débuté. La « CIMIC » est une fonction militaire qui influence la coopération des civils et des organisations humanitaires avec les forces de maintien de la paix dans les zones de conflit. En tant que « diplomatie militaire du cœur et de l'esprit », elle s'appuie sur les corps constitués des troupes armées pour faciliter le règlement des différends et le développement socio-économique après un conflit. 

En septembre 2002, le détachement auprès du groupement tactique du deuxième bataillon du Princess Patricia's Canadian Light Infantry (Mike Day, commandant) a précédé le déploiement de 2003 en Bosnie-Herzégovine (BiH), la douzième rotation de l'OPERATION PALLADIUM du Canada soutenant la Force de stabilisation de l'OTAN (SFOR). L'Office du Haut Représentant (OHR), une structure politique soutenue multilatéralement et émanant des accords de paix de Dayton de 1995, s'est associé à la SFOR pour cogérer les programmes civils et militaires nationaux. 

Nommé chef CIMIC et officier de liaison principal alors qu'il était basé à Zgon, à 97 km au sud-est de Bihać, le poste comprenait la recherche d'opportunités pour le groupement tactique afin d'aider le gouvernement local et les agences humanitaires, de promouvoir l'état de droit et la réforme civique, et de débourser des fonds canadiens pour des projets d'infrastructure.

De retour de Bosnie, des invitations à suivre le cours du personnel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), à Genève, et le cours sur les relations civilo-militaires de l'école navale américaine, à Monterey, en tant que simple citoyen, ont permis d'élargir les compétences en matière de maintien de la paix. Ces cours ont facilité les consultations civiles en 2004 avec l'Agence de coordination de la sécurité de la défense des États-Unis, qui a introduit la CIMIC auprès des forces armées albanaises et roumaines. 

Pour en revenir aux activités militaires, une invitation en 2004 à rejoindre la Brigade permanente d'intervention rapide des Nations unies (BIRFA) (Greg Mitchell, commandant) a conduit à un déploiement en 2005 auprès de la Mission des Nations unies au Soudan (MINUS), dans le cadre de l'opération SAFARI du Canada. Sous une direction politique multilatérale, la BIRFA, en tant que quartier général militaire, a collaboré avec le Secrétariat de l'ONU pour accélérer le déploiement des troupes de maintien de la paix grâce à une planification opérationnelle avancée. 

La formation des officiers d'état-major multinationaux au quartier général de la BIRFA, Høvelte Barracks, Birkerød, Danemark, et au siège de l'ONU à New York a mis l'accent sur la coordination civilo-militaire (CMCoord). Contrairement à la « coopération » solide de la CIMIC, la CMCoord d'OCHA tempère la « coordination » pour séparer les opérations humanitaires des opérations militaires. Les humanitaires doivent être considérés comme « neutres et impartiaux ». Par conséquent, la coopération avec les forces armées, quelles qu'elles soient, peut compromettre cette perspective, car les forces militaires sont souvent (perçues comme) à l'origine des crises humanitaires. 

Nommé chef adjoint du CMCoord et chef intérimaire des plans militaires alors qu'il était basé à Khartoum, il a fallu, dans le cadre de cette fonction, faire la distinction entre les revendications juridictionnelles des composantes humanitaires et militaires de la MINUS, rechercher des possibilités de collaboration avec des organisations civiles et planifier les déploiements initiaux de bataillons et d'observateurs militaires.

De retour du Soudan, une offre de consultance civile au siège des Nations unies à New York en 2006 s'est conclue par une évaluation des opérations de paix au Ghana et au Liberia. Par la suite, une appréciation académique du maintien de la paix dans les cadres géopolitiques a conduit à une maîtrise en études internationales et diplomatiques à la School for Oriental and African Studies de l'université de Londres. Des postes de consultants civils au siège des Nations unies ont suivi en 2008 et 2009, ce qui a permis d'évaluer le maintien de la paix en Côte d'Ivoire, en RDC, au Liberia et au Soudan. 

Afin d'apprécier le maintien de la paix avec une discipline plus pointue, un LL.M. (Advanced) en droit pénal international à l'Universiteit Leiden, Pays-Bas, a suivi en 2009–10. En 2012, la compétence en matière de légalité géopolitique a donné lieu à un doctorat de six ans à l'Université chinoise de sciences politiques et de droit, à Pékin, portant sur le droit humanitaire international encadrant les opérations de paix. Actuellement, les recherches et les conférences sur le droit international et le maintien de la paix informent les publics canadiens et chinois en attendant d'autres consultations.

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